Ecrit par Webmaster, le 30-11-2007
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Publié dans : Chroniques,
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En attendant son plan marshall, le royaume des banlieues brûle. Villiers-le-bel, Goussainville, Toulouse en novembre 2007, la France entière déjà en 2005. Délinquants, climat insurrectionnel, violences gratuites et inexcusables. Pour traiter les événements qui ont suivi la mort de deux adolescents de Villiers le Bel, le débat public se contente de ces mots là alors qu' il y en aurait d'autres, aussi aisés, à mentionner : racisme d'Etat, apartheid républicain, réclusion sociale à perpétuité.
Mais l'espace public est sclérosé, bouché comme une artère. Les plateaux ne renvoient qu'une analyse parce que ceux qui les peuplent ne connaissent pas ou n'habitent pas ou n'aiment pas les habitants des banlieues...
De "C'est dans l'air" à l'emission de RTL (emissions du mardi 27 novembre), la réprobation est unanime et s'arrête là. Ils en restent aux figures aisées d'émeutiers parias, barbares, sans principes humains, une chienlit totale qui en plus casse vraiment. Chercher les racines profondes du malaise, excaver l'entière chaine de l'exclusion serait évidemment trop long. Trop douloureux aussi parce ce serait prendre conscience d'un naufrage collectif et d'un échec retentissant.
Le traitement uniquement policier des banlieues, le fantasme médiatique qu'elles constituent, cette concentration inouie de tous les maux sociaux sur les mêmes populations, n'alarment donc pas plus que cela. Deux enfants de 16 et 15 ans sont morts, l'un était en troisième " decouverte professionnelle", l'autre en CAP boulangerie. La France officielle n'écrasera pas de larme comme elle ne l'a pas fait pour Bouna et Zied. Et l'on vient à décrypter l'insconscient de ces élites politiques et médiatiques de la manière suivante: les banlieues ne sont pas notre pays. C'est un kyste qui nous affaiblit mais qui ne nous tuera pas. Ce sont des territoires perdus, que peuplent des non-blancs, en voie d'ensauvagement. C'est notre fantasme republicain: nous en parlons tout le temps mais nous ne faisons rien. A ces habitants, nous ne tendons qu'un miroir brisé où ils peuvent voir les morceaux de leurs visages hideux. Nous les affublons tous du même vocable de jeune. Nous leurs jettons de temps en temps des plans anti glandouilles. Nous laisserons aucun des leurs émerger avec un discours et une intellegibilité, parce que nous couvrirons leurs voix et continuerons de parler.
La France a brûlé, brûle, brûlera.
Collectif "Qui Fait La France ?"
Dernière mise à jour : 27-03-2008
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bruler pour renaitre de ses cendres
Ecrit par: orangemekanik (Membre) le 16-04-2008 02:54